Le principal défi de l’humanité face au changement climatique est de fonder une coopération politique efficace, capable de tenir ses promesses et de s’accorder sur des objectifs communs. La question se pose : l’IA peut-elle venir en aide à cette coopération mondiale parfois défaillante ? Cet article explore cette possibilité à travers l’exemple de « Rice-N », une innovation développée par un laboratoire de Montréal. En examinant comment l’IA pourrait surmonter les obstacles géopolitiques et éthiques, nous interrogeons notre capacité à déléguer des décisions cruciales pour la survie de notre planète à une intelligence artificielle.
La Coopération Politique et l’IA
Lorsque des pays se réunissent lors de sommets internationaux tels que les COP, ils apportent avec eux des intérêts géopolitiques contradictoires. Ces intérêts, souvent divergents, compliquent la prise de décisions communes et efficaces pour le climat. Rice-N est une IA capable de mixer les intérêts économiques et écologiques des différentes parties. Bien que critiquée pour son apparence froide et monolithique, cette IA est censée offrir des solutions objectives à une fréquence d’une par mois, solutions dont les humains peuvent ensuite se servir pour sauver l’environnement.
Déléguer à une IA ce qui est traditionnellement le propre de l’humain – le dialogue et la capacité de délibérer – est une perspective qui peut inquiéter. Aristote disait que le propre de l’humain est le logos, c’est-à-dire le langage et la capacité de discuter de ce qui est juste ou non. En envisageant de consulter l’IA pour les questions climatiques, nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles nous ne parvenons pas à constituer un dialogue national ou international efficace.
L’IA et la Connaissance Dispersée
L’IA pourrait être capable de rassembler des connaissances complètement dispersées, des éléments disparates que nous ne parvenons pas à réunir en raison de filtres idéologiques ou civilisationnels. Cette capacité pourrait permettre à l’IA de proposer des solutions concrètes en prenant en compte toutes les données disponibles et en optimisant la combinaison d’intérêts divergents.
En aidant chaque partie à comprendre ses intérêts et ceux des autres, l’IA pourrait optimiser le dialogue et contribuer au bien commun. Cependant, il est crucial que, à la fin, ce soit l’homme qui décide, en se basant sur les recommandations de l’IA. Cette collaboration pourrait être vue comme une forme de contractualisation entre l’homme et l’IA, où chaque partie a une place définie.
La Théorie du Voile d’Ignorance et l’IA
Le voile d’ignorance est une théorie formulée par John Rawls pour établir les conditions d’une société juste. Selon cette théorie, les parties réfléchissent aux règles de justice sans connaître leurs propres origines ou leur niveau socio-économique, ce qui les pousse à formuler des règles équitables. L’IA pourrait reproduire cet état de réflexion en mettant toutes les données sur un pied d’égalité et en objectivant les décisions à prendre.
En réduisant les pays et les régions du monde à des données objectives, l’IA pourrait permettre une délibération sans passions ni défense d’intérêts personnels, un peu comme le voile d’ignorance de Rawls. Cette approche pourrait potentiellement mener à des décisions plus justes et équitables pour tous.
Conclusion
L’IA, en tant qu’outil d’objectivation et de rassemblement des connaissances, pourrait bien être la clé pour surmonter les défis de la coopération politique mondiale face au changement climatique. En déléguant certaines de nos décisions cruciales à une IA, nous pourrions trouver des solutions optimales et justes, tout en nous assurant que l’homme reste au centre des décisions finales. Le futur de la coopération internationale pourrait ainsi reposer sur un partenariat entre l’intelligence humaine et artificielle, où chacune a un rôle déterminé et respecté. Visionnez la vidéo dans son intégralité pour explorer ces idées novatrices et leur impact potentiel sur notre monde.