Chaque année, à travers son observatoire mondial, 2050NOW La Maison identifie 3 000 innovations tous secteurs confondus. Cette veille stratégique permet de mettre en lumière les grandes tendances de l’innovation durable et les solutions disruptives pour inspirer, bousculer, et ouvrir de nouvelles perspectives aux entreprises.
Parmi l’ensemble des innovations repérées, nous sélectionnons les 10 plus prometteuses avec l’aide de notre comité scientifique, celles qui ouvrent des pistes concrètes pour répondre aux grands défis sociétaux, économiques et environnementaux de notre époque.
Ces initiatives sont primées lors de l’Explore Summit notre événement annuel consacré l’innovation durable.
Vous trouverez ci-dessous le palmarès de l’édition 2025.
Beekee Box – Réduire les inégalités éducatives à l’échelle mondiale
Suisse

Des chercheurs de l’Université de Genève ont développé la Beekee Box, un dispositif éducatif créant un réseau sans fil sans connexion Internet ni alimentation électrique constante. Conçue pour les camps de réfugiés, zones de guerre et régions isolées, elle permet d’accéder à du contenu éducatif via smartphones, ordinateurs ou tablettes. Soutenue par l’UNICEF et l’Union internationale des télécommunications, elle s’inscrit dans le projet « Giga » visant à connecter toutes les écoles d’ici 2030. Elle fonctionne neuf heures en autonomie et se met à jour en ligne.
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Robot fongique biohybride – La technologie contrôlée par la nature
USA & Italie
Des chercheurs de l’Université Cornell et de l’Université de Florence ont développé un robot contrôlé par des signaux électriques provenant du mycélium de champignon pleurote roi. Leur travail pionnier sur les robots « biohybrides » pourrait permettre de surveiller les changements de la chimie du sol en agriculture. En cultivant les champignons et en les intégrant dans une structure de robot imprimé en 3D, ils ont traduit les réponses électriques du mycélium à la lumière UV en commandes numériques permettant de déplacer les robots. Cette technologie biohybride pourrait déboucher sur des robots autonomes capables de détecter et de réagir aux changements environnementaux dans les champs de culture.
Concrete Supercapacitator – Stocker l’énergie avec des matériaux simples
USA
Des chercheurs du MIT ont mis au point un nouveau système de stockage d’électricité utilisant du ciment, le deuxième matériau le plus consommé sur Terre. Contrairement aux batteries lithium-ion traditionnelles qui dépendent de matériaux rares comme le cobalt, le lithium ou le nickel, ce supercondensateur à base de ciment constitue une alternative plus durable. En combinant du ciment avec du noir de carbone — un matériau offrant une grande surface de stockage pour les électrons — l’équipe a créé un supercondensateur capable de stocker assez d’électricité pour alimenter une maison pendant une journée. Le procédé consiste à mélanger du ciment, du noir de carbone et de l’eau, puis à laisser durcir le tout pour former des électrodes. Cette innovation réduit non seulement l’impact environnemental du ciment, mais offre également une solution de stockage d’énergie évolutive, avec des capacités potentielles allant de 20 à 220 Wh par mètre cube.
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EnPhytoBox par Syrinx – Écosystème humide en modèle réduit
Australie
Des milliards de personnes vivent dans des conditions de stress hydrique. Syrinx, une startup australienne, a développé l’EnPhytoBox, une « zone humide en boîte » modulaire conçue pour recycler et purifier localement l’eau. Inspiré de la filtration naturelle des zones humides, le système utilise des plantes, des biosorbants et des microbes pour traiter les eaux usées sans créer de déchets. L’EnPhytoBox est économe en énergie, peut être alimenté par des sources renouvelables et est surveillé à distance grâce à la technologie IoT. Modulable et autonome, il peut être utilisé dans de nombreux contextes : recyclage de l’eau dans les exploitations agricoles, dépollution des nappes phréatiques, réhabilitation des sites miniers. Il contribue aussi à la restauration des écosystèmes et à l’approvisionnement en eau de communautés isolées.
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KLIM – Régénérer la culture avec la data
Allemagne
Klim, une startup agritech basée à Berlin, promeut l’agriculture régénératrice. La plateforme aide les agriculteurs à adopter des pratiques qui améliorent la santé des sols, augmentent la biodiversité et capturent le carbone. En s’appuyant sur des données satellites, des échantillons de sol et des données de terrain, Klim permet aux agriculteurs de planifier, mettre en œuvre et suivre leurs actions régénératrices. Les agriculteurs peuvent générer des revenus non seulement grâce aux cultures traditionnelles, mais aussi en vendant des « insets » de carbone. Klim a déjà accompagné 3 500 agriculteurs sur 700 000 hectares et collabore avec des clients comme Nestlé, Kaufland ou Aryzta.
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NatureLM-Audio par Earth Species Project – Décoder le langage non-humain
USA
NatureLM-audio est un modèle conçu pour analyser les sons d’animaux, entraîné sur un vaste ensemble de données comprenant des enregistrements bioacoustiques, des voix humaines et de la musique. Il peut identifier des espèces, prédire l’âge des oiseaux ou classer différents types de cris, sans nécessiter de réentraînement. Capable de généraliser à des espèces inconnues, il répond aux requêtes en langage naturel en générant des descriptions textuelles. L’Earth Species Project vise à décoder les langages non humains grâce à l’IA et aux modèles linguistiques. NatureLM-audio offre une solution au manque de données bioacoustiques et ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche écologique et la conservation.
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Rize – Redonner au riz sa couleur verte
Singapour
Le riz représente environ 10 % des émissions mondiales de méthane (un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO₂), ce qui en fait la culture ayant l’empreinte carbone la plus élevée. Cela est dû au fait qu’il est cultivé dans l’eau pour éviter la formation de mauvaises herbes. L’eau, progressivement dépourvue d’oxygène, permet le développement de bactéries productrices de méthane. Assécher le champ plusieurs fois par an empêche cette formation, une technique éprouvée que de nombreux agriculteurs hésitent à adopter. Les essais montrent une réduction de 50 % de la production de méthane sans perte de rendement. Le modèle économique de Rize consiste à vendre aux agriculteurs des semences, des engrais, des pesticides, etc. à des prix plus bas grâce à leur pouvoir d’achat en gros, en échange de la mise en œuvre de la technique par les agriculteurs.
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TerraBreeze par Social Cooling – Repenser l’air conditionné
Autriche
Le TerraBreeze est un système de climatisation innovant et écologique qui combine des technologies modernes avec des méthodes de refroidissement ancestrales. Conçu comme un appareil compact, autonome et prêt à l’emploi, de la taille d’une table de chevet, il ne nécessite aucune unité externe ni tuyaux d’évacuation, ce qui simplifie l’installation. Le TerraBreeze consomme beaucoup moins d’énergie que les climatiseurs traditionnels tout en offrant une performance de refroidissement comparable, réduisant ainsi les coûts énergétiques et les émissions de carbone.
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Ulysses Ecosystem Engineering – Restaurer les fonds marins grâce aux drones
USA & Irlande
Les herbiers marins, bien qu’ils ne couvrent que 0,1 % du fond océanique, jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes marins : ils soutiennent la flore et la faune, filtrent l’eau et capturent le carbone. Pourtant, ils disparaissent à un rythme alarmant de 7 % par an, en raison du changement climatique et d’autres facteurs. Ulysses Ecosystem Engineering s’est donné pour mission de restaurer ces herbiers grâce à des robots autonomes. Pour renforcer la biodiversité marine et préserver la nature, ces robots collectent des graines d’herbiers en bonne santé, puis les replantent dans des zones dégradées, tout en surveillant la croissance de la nouvelle végétation. À faible coût, ces robots permettent d’accélérer la restauration des herbiers, 100 fois plus vite que la plantation manuelle.
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Vycarb – Capter le carbone à grande échelle
USA
Vycarb utilise la technique de l’alcalinisation des océans (OAE) pour capter et stocker le carbone sous forme minérale stable. Sur son site pilote, situé près de l’East River à New York, la startup utilise du carbonate de calcium broyé et d’autres composants pour créer une boue alcaline qui neutralise l’eau riche en CO₂. Ce processus convertit le CO₂ dissous en composés stables, empêchant leur retour dans l’atmosphère. Les premiers résultats montrent une réduction significative du CO₂. Actuellement, le projet devrait permettre d’éliminer 60 tonnes de CO₂ par an, ce qui constitue une solution évolutive pour relever les défis de la capture du carbone à l’échelle mondiale.
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